Metal-Interface veille à la protection de votre vie privée : lorsque vous soumettez une demande ou posez une question, vos informations personnelles sont transmises au fournisseur concerné ou, si nécessaire, à l'un de ses responsables régionaux ou distributeurs qui pourra vous apporter une réponse directe. Consultez notre Politique de Confidentialité pour en savoir plus sur les modalités et objectifs du traitement de vos données, ainsi que vos droits relatifs à ces informations. En continuant à naviguer sur notre site, vous acceptez nos conditions générales d'utilisation.

  • Andritz
    Thomas Kamphausen Écologie

    Une bonne intention, mal exécutée

    Publié le 11/11/25
Nom de l'entreprise
AMADA Schweiz
Submitted by benoit.cantin on mar 11/11/2025 - 09:47

Une tribune proposée par Thomas Kamphausen
Directeur Financier / Schuler

Contenu
  • Thomas KamphausenLes réglementations européennes visant à améliorer la durabilité ont un effet contraire, car elles mobilisent trop de ressources dans les entreprises.La multitude d'obligations de déclaration et d'exigences réglementaires qui ont été imposées à l'industrie européenne ces dernières années pose d'énormes défis aux entreprises du secteur de la métallurgie. ANDRITZ Schuler s'engage activement depuis des années en faveur de la durabilité et salue en principe les objectifs de la Commission européenne. Mais la pratique montre que la charge bureaucratique est désormais difficilement gérable.

    La Commission européenne en a également pris conscience et a fait des propositions visant à simplifier les rapports sur la durabilité et les obligations de diligence, qui vont dans la bonne direction. Les modifications prévues de la directive sur la chaîne d'approvisionnement (CS3D), du reporting en matière de développement durable (CSRD), de la taxonomie européenne et du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières (CBAM) devraient réduire les obligations de reporting jusqu'à 80 % et simplifier considérablement les normes de reporting en matière de développement durable (ESRS). Plus de 1 000 amendements ont déjà été déposés au Parlement européen, et des négociations décisives sont désormais en cours. Il est donc d'autant plus important que la substance des simplifications soit préservée et ne soit pas édulcorée.
     

  • Chaque réglementation mobilise un employé

    La multitude de réglementations européennes – de la déforestation à la directive anti-corruption en passant par la réglementation sur les batteries et les produits chimiques – mobilise des ressources considérables dans les entreprises. Concrètement, cela signifie chez nous qu'au moins un employé est chargé de la mise en œuvre de chaque directive. Rien que pour calculer nos émissions directes et indirectes de gaz à effet de serre (scope 1 et 2), nous devons collecter environ 200 points de données par site et par trimestre. À cela s'ajoutent chaque année des coûts de certification à six chiffres. Les différentes exigences selon les pays et les auditeurs entraînent une incertitude supplémentaire et rendent la comparaison difficile. Il en résulte une perte de temps et d'énergie qui pourraient être consacrés à l'amélioration de la durabilité et de la capacité d'innovation. Cela ne peut pas être dans l'intérêt de l'inventeur.

    Prenons l'exemple du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières (CBAM). Il nous oblige chaque trimestre à collecter d'innombrables pages de données auprès des fournisseurs, pour ensuite les saisir manuellement (!) dans le portail douanier. Beaucoup de nos fournisseurs ont besoin de notre aide pour cela, et une fois que tous les champs sont remplis, tapés et les informations téléchargées, nous ne savons même pas ce qu'il en advient, sans parler de l'effet positif qu'elles sont censées avoir eu sur la durabilité.
     

  • Réduction de moitié des émissions de gaz à effet de serre

    Une fois encore, nous nous engageons à respecter les objectifs de développement durable. La décarbonisation est l'un des trois piliers de la stratégie d'ANDRITZ, aux côtés de la numérisation et des services. D'ici 2030, nous voulons réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 42 % dans les domaines Scope 1 & 2 et de 25 % dans le domaine Scope 3 par rapport à 2023. Entre 2019 et 2024, nous avons réduit nos émissions Scope 1&2 de plus de 50 % par rapport à 2019, soit un an plus tôt que prévu.

    En outre, ANDRITZ propose à ses clients des solutions efficaces en termes de ressources pour la transition écologique, telles que des technologies de capture du CO₂, des installations de production d'hydrogène vert et de carburants renouvelables, des solutions pour la production de batteries et le recyclage des textiles, ainsi que des solutions de presses et d'automatisation de pointe pour la transformation des métaux, qui permettent d'améliorer l'efficacité énergétique et de réduire la consommation de matériaux. Notre engagement a récemment été récompensé par la médaille d'or EcoVadis, ce qui place ANDRITZ parmi les 5 % des meilleures entreprises sur plus de 150 000 entreprises évaluées dans le monde.
     

  • Calculer l'empreinte carbone d'une machine-outil en une seule journée

    Nous ne nous opposons pas non plus aux exigences légales. Nous avons par exemple participé de manière significative à l'élaboration d'une méthode de calcul standardisée (fiche technique VDMA 34178) qui permet de déterminer l'empreinte carbone d'une machine-outil en une seule journée. Les émissions de gaz à effet de serre sont enregistrées du berceau à la sortie de l'usine (« cradle-to-gate »). L'objectif est de faire évoluer la directive vers une norme ISO reconnue à l'échelle internationale.
     

  • De quoi les responsables politiques doivent-ils désormais se préoccuper ?

    Premièrement : la prévisibilité et la fiabilité plutôt que l'introduction constante de nouvelles réglementations auxquelles les entreprises doivent à chaque fois se familiariser. Les obligations de diligence devraient se limiter à leur propre activité, à leurs filiales et à leurs fournisseurs directs, et ne pas s'étendre à des domaines sur lesquels nous n'avons aucune influence.

    Deuxièmement : les exigences en matière de collecte et de traitement des données doivent être améliorées afin de permettre l'importation de données et d'éviter les doublons, comme c'est le cas avec le mécanisme d'ajustement carbone aux frontières (CBAM). L'efficacité doit également être transparente afin de rendre l'effet sur la durabilité compréhensible et mesurable, et de montrer que tous ces efforts en valent la peine.

    Troisièmement, les règles nationales et européennes doivent être harmonisées afin d'éviter des différences de mise en œuvre entre les États membres, qui entraîneraient sinon des distorsions de concurrence. Les mêmes règles doivent s'appliquer aux machines importées qu'aux produits européens.
     

  • D'autres entreprises ont déjà capitulé

    La durabilité fait partie intégrante de notre stratégie. Nous voulons faciliter la transition écologique, mais dans leur forme actuelle, les réglementations européennes ont l'effet inverse. De nombreuses autres entreprises du secteur ont déjà capitulé face à cette frénésie réglementaire. Il est donc grand temps de mettre un terme à cette bureaucratie excessive.
     

Thomas Kamphausen